Connaître le VIH SIDA

Ce qu’il faut savoir sur le VIH/SIDA

1-  Qu’est-ce que le VIH/SIDA ?

Le VIH (Virus de l’Immono-déficience Humaine) est le virus responsable du SIDA (Syndrome d’Immono-déficience Acquise). Le VIH détruit le système de défense du corps humain et l’affaiblit jusqu’au point où il lui devient impossible de repousser la maladie du SIDA et les autres maladies dites opportunistes. Le VIH se trouve pratiquement dans tous les liquides corporels, mais en très forte concentration dans le sang, les secrétions génitales (le sperme chez l’homme et secrétions vaginales chez la femme), dans le lait maternel…

Le SIDA est le stade ultime de l’infection au VIH et survient environ au bout d’une dizaine d’années d’évolution du virus dans l’organisme. La personne infectée par le VIH est dite séropositive. Elle est encore appelée personne vivant avec le VIH (PVVIH). Elle peut être placée sous des médicaments anti-rétroviraux (ARV) pour ralentir le développement de la maladie dans son organisme et augmenter sa chance de survie.

2-  Signes caractéristiques du SIDA

De façon générale, le SIDA se manifeste par perte de poids, diarrhée chronique, fièvre persistante, boutons démangeant, zona répété, perte de défense immunitaire.

3-  Les voies de transmission du VIH

Le VIH se transmet par voie sexuelle (les rapports sexuels non protégés, dont un suffit pour une transmission du VIH), voie sanguine (transfusion du sang ou de dérivés sanguins infectés, utilisation d’objets tranchants ou pointus contaminés), et par une mère infectée à son enfant pendant la grossesse (transfert de cellules infectées lors des échanges sanguins foeto-maternels en fin de grossesse), au cours de l’accouchement (contact direct du foetus avec le sang maternel et les secrétions génitales contenant les particules virales libres ou des cellules infectées) et pendant l’allaitement (le VIH se trouvant dans pratiquement tous les liquides corporels, est présent dans le lait maternel).

4-  Les attitudes qui encouragent la diffusion de l’infection au VIH

  • la multiplicité de partenaires sexuels, la prostitution ou le commerce de sexe,
  • les rapports sexuels occasionnels et non protégés entre partenaires ignorant leur statut sérologique vis-à-vis du SIDA,
  • le rapport sexuel pendant les règles ou le saignement pendant les rapports,
  • le viol et les premiers rapports sexuels
  • les rapports avec pénétration anale
  • le rapport sexuel avec un partenaire en stade de primo infection (quand la personne vient d’être contaminée)
  • le rapport sexuel avec un partenaire en stade SIDA,
  • transfusion de sang et de dérivés sanguins contaminés n’ayant pas fait l’objet de dépistage du VIH,
  • transfusion de sang provenant d’un donneur en phase de séroconversion,
  • injection intraveineuse de drogues avec partage d’une même seringue,
  • la consommation de drogues et l’abus d’alcool exposent à des comportements à risque,
  • les pratiques traditionnelles telles que les circoncisions à domicile et l’excision,
  • la stigmatisation plus meurtrière que le VIH/SIDA lui-même, qui empêche les populations de se faire dépister pour connaître leur statut sérologique, se faire prendre en charge, se protéger et protéger les autres.

5-  Les attitudes sans risque de contraction du VIH

Le VIH ne se transmet pas par les contacts de la vie quotidienne à savoir :

  • rendre visite à une personne vivant avec le VIH ou à un malade du SIDA,
  • serrer la main,
  • embrasser sur la joue,
  • jouer ensemble,
  • emprunter les transports en commun,
  • s’asseoir côte à côte au travail, à l’Eglise, à l’école,
  • manger ensemble,
  • partager la même chambre ou dormir dans le même lit,
  • partage de la vaisselle, des couverts, des outils de travail, des sièges de toilettes,
  • partager la même salle de bain, piscine… avec une personne séropositive ou qui a le sida. Le VIH ne se transmet pas par les piqûres de moustiques.

6-  Les facteurs contributifs de la propagation du VIH/SIDA

Plusieurs facteurs regroupés en deux catégories contribuent à la propagation du VIH/SIDA : les facteurs économiques et les facteurs socioculturels.

*  Facteurs économiques :

  • la pauvreté et le statut socio-économique de la femme,
  • le contrat de fin d’apprentissage pour les jeunes filles,
  • la prolifération des vidéo-club à caractère pornographique,
  • la prostitution et les migrations internes et internationales.

*  Facteurs socioculturels :

  • le relâchement de l’observance des valeurs sociales et morales,
  • la mauvaise appréciation du risque d’infection au VIH et le déni de sa réalité,
  • le non-respect des méthodes mécaniques de prévention telles que le refus des préservatifs et l’utilisation commune des outils : seringues, aiguilles, lames de rasoir, tondeuses, outils de pédicure manucure, brosses à dent…
  • les pratiques socioculturelles : lévirat, sororat, mariage forcé,
  • l’abus sexuel vis-à-vis des enfants en situation précaire,
  • l’activité sexuelle précoce des jeunes filles avec des partenaires plus âgés,
  • la multiplication de partenaires sexuels et le taux élevé de changement de partenaires,
  • le taux élevé d’analphabétisme,
  • la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH,
  • le manque de précautions en cas de manipulation de cadavres et de placenta.

7-  Les moyens de protection et de prévention

Le principe de la prévention de l’infection au VIH est fondé sur la prévention des situations susceptibles de créer le contact entre le VIH et les liquides corporels d’une personne saine.

*  Prévention de la transmission par voie sexuelle :

  • Le moyen le plus sûr d’éviter la transmission sexuelle du VIH est l’abstinence de rapports sexuels occasionnels.
  • Le deuxième moyen de la prévention de la transmission sexuelle du VIH est la fidélité réciproque ou la stabilité des rapports sexuels entre deux partenaires séronégatifs.
  • Le troisième moyen de la prévention de la transmission sexuelle du VIH est l’utilisation des préservatifs masculins ou féminins au cours des rapports sexuels avec pénétration entre des partenaires qui ignorent leur statut sérologique vis-à-vis du SIDA.

*  Prévention de la transmission par voie sanguine :

  • Tout sang destiné à un receveur doit être testé à la recherche du VIH et n’être transfusé qu’en dernier recours.
  • Eviter le partage de seringues ou d’objets tranchants.
  • Utiliser du matériel médical à usage unique, et en cas de matériels spéciaux de soin, bien stériliser le matériel après chaque utilisation.
  • Stériliser le matériel de travail des salons de coiffure et utiliser de préférence du matériel à usage personnel.
  • Nettoyer toute trace de sang avec un désinfectant.

*  Prévention de la transmission de la mère à l’enfant :

  • Faire le dépistage volontaire pendant la consultation prénatale,
  • La mère infectée par le VIH doit faire le choix approprié de l’alimentation du nouveau-né pour limiter la transmission par le lait maternel,
  • Faire le suivi régulier du nouveau-né d’une mère infectée par un médecin.

8-  La prévention de la diffusion de l’infection au VIH : un acte responsable

Le VIH/SIDA est un problème de santé publique majeur et une menace sérieuse, avec de tragiques conséquences sociales et économiques, notamment des effets dévastateurs sur les systèmes de développement.

La prévention de la diffusion de l’infection au VIH  relève de la responsabilité individuelle de tout un chacun. Il revient à chacun, au niveau individuel, de choisir le moyen adapté à son style de vie, pour se protéger contre l’infection au VIH. Dans le cadre d’un engagement collectif, il est du devoir des acteurs communautaires de se saisir des aux causes profondes des comportements à risque, et de placer le défi de la prévention du VIH/SIDA dans le contexte socioculturel de leurs communautés.

Les stratégies de prévention doivent inclure la surveillance épidémiologique. Cette dernière permet de définir les priorités d’action, orienter les stratégies, et faire le suivi évaluation des efforts accomplis afin de suggérer des pistes de recherche et de susciter la prise de décision. Le renforcement de la prise en charge et l’amélioration des conditions de vie des PVVIH sont des facteurs encourageant la prise de décision en faveur du test de dépistage volontaire, ce qui permet d’assurer un changement de comportement conséquent, et contribue à la prévention de nouvelles infections.

Changer de langue »