L’urgence de la Foi en Jésus-Christ

Nous sommes en Afrique au Sud du Sahara. Dans cette partie du monde, prédomine une réalité insolite : toute situation a une signification religieuse. Toute la vie, tous les faits, tous les gestes et touts les événements qui s’y produisent se brodent sur un arrière-plan religieux qui leur confère de façon extraordinaire un caractère sacré. Ainsi, face au SIDA et à toutes les autres maladies jusqu’ici incurables ou presque, le sens religieux africain a conduit ses fils et ses filles à interroger les divinités ; l’oracle a pris la place du médecin. Les termes « sorcellerie » et « mauvais esprit » ont été souvent employés pour désigner la maladie, et il fallait des sacrifices et des rites pour extirper du milieu de la société les supposés « sorciers » à l’origine de ce fléau.

Face à la pauvreté, l’intuition religieuse africaine a permis de suivre le même canevas. La pauvreté n’est rien d’autre que le signe d’une malédiction, conséquence d’un « péché » à l’égard des impitoyables ancêtres, esprits et divinités claniques. La réaction n’est donc naturellement pas celle qui permet de mener des actions réalistes pour vaincre la pauvreté, mais de faire une appréhension de la situation en relation avec les lois et les tabous qui auraient été transgressés et dont la conséquence serait juste en train de se matérialiser sous forme de pauvreté.

 

Dans cette « dynamique » religieuse, l’individu perd ses repères ; il est un être qui ne trouve son sens et sa personnalité qu’au sein de la société. De ce fait, aucune action individuelle ne serait suffisante pour transcender le contexte social, tout entier tourné vers un passé avilissant, et ne projetant qu’un avenir à découvrir avec une pensée profondément divinatoire. Ce regard religieux qu’ont les fils et filles de l’Afrique face à la pauvreté et au SIDA répond-il vraiment à leurs problèmes ? Ne doit-il pas se « déporter » vers une autre expression de la foi plus libératrice ?

L’Evangile de Jésus-Christ nous invite à une autre forme de référence au fait religieux. Il crée pour l’africain et l’africaine des moyens, non pas pour asphyxier l’intuition religieuse propre à l’Afrique, mais pour la transcender au nom d’une foi qui rassemble et qui libère de la peur des ténèbres.

La foi en Christ devient plus que jamais une nécessité et le souffle nouveau qui permet de construire des espérances et d’œuvrer pour un monde plus juste. Car par la foi, nous savons que le pauvre ou le malade n’est pas forcément coupable, et que même s’il l’était, un geste d’amour ou une valeur morale sont suffisants pour le réconcilier avec lui-même, avec l’autre et avec Dieu. Si la femme est captive par les lois de la société patriarcale, elle trouve en Christ la justification de son être et un sens à sa vie en tant que femme. Celui qui est frappé par la maladie trouve par la foi en Christ la force pour vivre. C’est là l’urgence de la Foi en Jésus-Christ. C’est là la nécessité d’une rencontre personnelle avec ce Seigneur Glorieux. Et c’est ici notre mission : proclamer et conduire à la proclamation d’une foi qui libère et qui sauve.

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